CHUNGKING MANSIONS

The Master piece.

This unusual place, which has become a cult, represents something so special in my professional and personal life.
Let me tell you this story.
Franc Peret

TIPS :
1- Always click on the image to view the highest quality
2 – La version française suit la version anglaise.

1994, the film by Wong Kar-Wai, 重慶森林 (Chungking Express), brought to light by the extraordinary Australian cinematographer (DOP) Christopher Doyle, has just been released on screens around the world with unprecedented impact for an HKG film.
This masterpiece is revealing, the first minutes shot hard at Chungking Mansions amaze me and put me face to face with the obvious.
This is what I have to do with my life: make films to express my emotions and give shape to my imagination.

By chance, at that time I worked in Taiwan in the film studios where Christopher Doyle began his career. I am the only Westerner to work there and people constantly talk to me about him. Some even dare to compare my unusual career to his, when I am light years away from his talent.

A friend gives me his contact and Christopher grants me a meeting during my upcoming short stay in HKG.
I only have a tourist visa to work in Taiwan which I have to renew every two months during a trip to HKG.
For a year, at each visit, I will find Christopher who will make me discover mythical filming locations (bars too!), who will welcome me on commercial shoots or in the post-production room with Wong Kar-Wai by his side . Magic !

I am living a daydream, unexpected, for the first time in my life, I have the intimate conviction of being and doing what was intended for me and I am fulfilled, despite adversity, the lack of means, the constant uncertainties, the crazy schedules and the repeated touristas.

I am learning the trade (photography, directing, sound recording, lighting, directing actors in Chinese…) by working on shoots 6 days a week, 15 hours a day, my contacts are multiplying among the actors, the directors, cameramen… I’m the only “white” in the middle of a 99% Chinese crew, so easily spotted.

I have the feeling of taking my momentum on a springboard that never stops accelerating
This will be the happiest year of my life.

But the administrative vicissitudes (visa impossible to renew) will get the better of my development.
I had to leave Taiwan, I had to leave my life, to put up with another one, wobbly, certainly exciting, but which will never be 100% like me.

So this cosmopolitan anthill with its fake cut-throat air has a very special flavor for me.
After several decades of separation, I stayed there again for a few nights at the end of November 2019.

I don’t feel any nostalgia or regret there, but on the contrary a form of rediscovered plenitude, serenity and renewed energy, like in a place of worship with timeless spiritual properties that allows you to find your way again, recharge your desires and confirm your convictions.
Despite the passing years, ChungKing Mansions remains a key place in my life.

I take this opportunity to make a dedication to Dave Foley and Zaky Chan with whom, while shooting the first Harley Davidson rally in China, I had shared a strong moment of friendship in one of the many Indian restaurants of Chungking Mansion in 2005.

FRENCH VERSION:
CHUNGKING HOTEL

Ce lieu insolite, devenu culte, représente quelque chose de si spécial dans ma vie professionnelle et personnelle.
Laissez-moi vous raconter cette histoire.
Franc Péret

1994, le film de Wong Kar-Wai, 重慶森林 (Chungking Express), mis en lumière par l’extraordinaire chef opérateur australien (DOP) Christopher Doyle, vient de sortir sur les écrans du monde entier avec un impact sans précédent pour un film HKG.

Ce chef-d’œuvre est révélateur, les premières minutes tournées durement à Chungking Mansions m’émerveillent et me mettent face à l’évidence.
C’est ce que j’ai à faire de ma vie : faire des films pour exprimer mes émotions et donner forme à mon imaginaire.

Par chance, je travaillais à cette époque à Taïwan dans les studios de cinéma où Christopher Doyle a commencé sa carrière. Je suis le seul occidental à y travailler et les gens me parlent constamment de lui. Certains osent même comparer mon parcours atypique au sien, alors que je suis à des années-lumière de son talent.
Un ami me donne son contact et Christopher m’accorde une rencontre lors de mon prochain court séjour à HKG.
Je n’ai qu’un visa touristique pour travailler à Taïwan que je dois renouveler tous les deux mois lors d’un voyage à HKG.
Pendant un an, à chaque visite, je retrouverai Christopher qui me fera découvrir des lieux de tournage mythiques (des bars aussi !), qui m’accueillera sur des tournages commerciaux ou en salle de post-production avec Wong Kar-Wai à ses côtés. La magie !

Je vis un rêve éveillé, inattendu, pour la première fois de ma vie, j’ai l’intime conviction d’être et de faire ce qui m’était destiné et je suis comblé, malgré l’adversité, le manque de moyens, les incertitudes constantes, les horaires fous et les touristas répétées.

J’apprends le métier (photographie, réalisation, prise de son, éclairage, direction d’acteurs en chinois…) en travaillant sur des tournages 6 jours sur 7, 15 heures par jour, mes contacts se multiplient parmi les acteurs, les réalisateurs, les cadreurs. .. Je suis le seul “blanc” au milieu d’un équipage à 99% chinois, donc facilement repérable.

J’ai l’impression de prendre mon élan sur un tremplin qui n’arrête pas d’accélérer
Ce sera la plus belle année de ma vie.
Mais les aléas administratifs (visa impossible à renouveler) auront raison de mon évolution.
J’ai dû quitter Taïwan, j’ai dû quitter ma vie, en supporter une autre, bancale, certes excitante, mais qui ne me ressemblera jamais à 100%.

Alors cette fourmilière cosmopolite aux faux airs de coupe-gorge a pour moi une saveur toute particulière.
Après plusieurs décennies de séparation, j’y ai de nouveau séjourné quelques nuits fin novembre 2019.
Je n’y ressens ni nostalgie ni regret, mais au contraire une forme de plénitude retrouvée, de sérénité et d’énergie retrouvée, comme dans un lieu de culte aux propriétés spirituelles intemporelles qui permet de retrouver son chemin, de se ressourcer et de confirmer ses convictions.

Malgré les années qui passent, ChungKing Mansions reste un lieu clé dans ma vie.
J’en profite pour faire une dédicace à Dave Foley et Zaky Chan avec qui, lors du tournage du premier rallye Harley Davidson en Chine, j’avais partagé un moment fort d’amitié dans l’un des nombreux restaurants indiens de Chungking Mansion en 2005.